Clocharde?


C'est vrai, on les avait un peu oubliées, les nanas. C'est qu'elles sont plutôt rares dans la rue. Notre société supporte assez bien de voir quelques clodos, mais une clocharde lui donne mauvaise conscience. Alors elle a multiplié les filets de sécurité pour les femmes. Celles qui malgré tout passent au travers sont souvent en très très mauvais état à l'arrivée. Et la rue ne leur fera pas de cadeau, le milieu étant salement macho.

En règle générale, ce qui implique donc des exceptions, les femmes ne restent que très peu de temps à la rue.
« Esclavage, coups et blessures, torture, prostitution forcée, inceste, humiliation, enlèvement, viol, mépris, chantage, bestialité »
De bonnes âmes ou de réels humains informés et attentifs les pousseront à entrer dans des filières adaptées et très discrètes. Trop de femmes finissent sans-abri pour fuir des violences qu'il n'est pas question que la société reconnaisse être fréquentes.

De nombreux réseaux souterrains existent pour tenter de remédier à un véritable mensonge : notre civilisation protège les femmes et les enfants d'abord. Bin voyons ! Comme on ne trouve pas les mots pour dire les horreurs qui existent, on n'en parle pas, c'est plus confortable.

Le pire c'est qu'il est peut-être préférable de ne pas en parler. Pour que ceux qui savent puissent agir en sécurité et rester efficaces.

Tu voudrais bien savoir de quoi il retourne ? Esclavage, coups et blessures, torture, prostitution forcée, inceste, humiliation, enlèvement, viol, mépris, chantage, bestialité. Tu te sens mieux, maintenant ? Si ce paragraphe est si court, c'est que l'auteur ne parle que de ce qu'il a personnellement constaté et que, comme les autres, il ne sait pas par où commencer. Tu ne connais pas ton bonheur d'être homme...

Ca se passe en France, près de chez toi, aujourd'hui, et c'est loin, très loin d'être exceptionnel. Ce n'est même pas en train ce s'arranger, excès de pauvreté et excès d'argent ayant des conséquences excessives sur la nature humaine.

Il semble même qu'une nouvelle génération vienne compléter la traditionnelle femme battue. On rencontre en effet dans la rue de plus en plus d'étudiantes obligées de faire la manche pour bouffer avant de potasser la philo. Certaines ont recours à la prostitution occasionnelle pour se payer piaule ou bouquins. Rigole pas trop, les mecs aussi commencent à s'y mettre. Ces jeunes cumulent deux exclusions, la première concernant les moyens de vivre, la seconde niant leur condition d'exclu(e)s. Quel sera leur état d'esprit dans quelques années, une fois rentré(e)s dans le modèle standard ?

Si tu veux mon avis, on se prépare de drôles de lendemains. Putain de civilisation.

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