Combien?

Dès qu'on annonce une mesure concernant les exclus, le beauf qui sommeille en chaque contribuable retrousse les babines. Comme on ne peut guère compter sur le 20 heures pour savoir combien ça coûte en réalité, on se contente de l'air du temps. Et ces jours-ci, l'air du temps a tendance à devenir nauséabond. Déjà que la Sécu est en déficit, si en plus on se met à soigner gratuitement tous les bras cassés, où va l'monde ?

Que répondre à la légitime attention sur le devenir de sa contribution si durement concédée ? Si en plus Aubry prétend habiller 6 millions de souffreteux (serais bien curieux de savoir ce qu'il va en rester de ces 6 millions, mais bon)... En réalité, l'exclu ne coûte pas bien cher à notre chère Sécu.

« si en plus on se met à soigner gratuitement tous les bras cassés, où va l'monde ? »

C'est bien le bout de monde s'il consulte une ou deux fois l'an, et comme on le soigne avec des surplus de fabricants ou avec du périmé de fraîche date, ça ne va pas chercher loin. Jusqu'au toubib qui ne se fait pas toujours payer en retour.

Le "pas toujours" permet de faire la distinction entre les bénévoles parfois défrayés qui permanentent dans les associations et ceux qui acceptent les étiquettes de l'aide médicale gratuite à leurs cabinets. Parce qu'il ne faut pas rêver, tous les toubibs (surtout les spécialistes) n'apprécient pas d'être payés en retard et au tarif de base.

Les exclus sont rarement demandeurs d'examens complémentaires tous plus sophistiqués les uns que les autres. Surtout qu'à chaque fois il faut ressortir le refrain de ta déchéance. Si ton truc n'est pas grave, ce sera vite soigné pour pas cher, et si c'est du sérieux, vu l'état de délabrement du bonhomme tu n'y survivras pas assez longtemps pour que les chirurgiens investissent beaucoup.

On n'a jamais vu non plus d'exclu réclamer un séjour tous frais payés dans une ville d'eau... Ce n'est pas de ce côté de la barrière qu'il faut chercher les abus de dépenses.

Commentaires