Centre d'accueil,asile de nuit...


Tu débarques dans une ville inconnue en touriste et tu ne sais pas ou dormir ? Pas de problème, il existe une combine qui permet de dormir gratuitement.
Si on parle de rapport qualité/prix, tu risques de penser que puisque le prix est nul, la qualité l'est aussi. Et tu aurais tort. Parce que non seulement tu paies zéro franc, mais en plus le repas du soir et le p'tit déj' sont compris. C'est pas génial, l'exclusion ?

La première fois évidemment ça fait un drôle d'effet. Asile de nuit ! Rien que le nom te fera rester quelques nuits de plus dehors.

Mais la fatigue, le besoin de te laver, le froid ou la pluie te pousseront à tenter ta chance. De plus, le nom officiel est centre d'hébergement, voire centre d'hébergement et de réinsertion sociale (prononcer CHRS), ce qui change tout. Mais si tu te perds et que tu demandes le CHRS, tu n'es pas près d'arriver. Tandis qu'en demandant l'asile de nuit, tout le quartier connaît. Depuis le temps que ses habitants réclament sa fermeture...

C'est ainsi qu'un soir, d'un pas assuré, le sac bien accroché à l'épaule, tu te lances. Et très vite tu as un problème. Les autres. Tous ces types qui s'avancent comme toi dans cette rue. Ce n'est pas possible, tu ne peux pas aller avec eux, pas toi. Tu n'as rien à voir avec ces gens-là ! Et tu passes rapidement devant l'entrée sans même jeter un coup d'oeil. Encore une nuit à dormir dehors...

Il faut s'y reprendre à trois fois au moins avant d'oser franchir le pas. La timidité n'a rien à voir là-dedans. Mais pour se mêler à la faune qui gravite autours des asiles de nuit, il faut accepter l'idée que tu en fais toi aussi partie. Et ça, fiston, ce n'est pas un truc qu'on accepte sans essayer de marchander un peu.

Il faut s'inscrire parfois dès 6H le matin pour avoir une chance de trouver une place. Les formalités sont réduites au minimum : nom, prénom, âge et théoriquement pièce d'identité. Si tu as de bonnes raisons de penser que tu as des flics accrochés à tes baskets, passe ton chemin. Tous les centres d'accueil sont obligés de tenir un livre de police +/- bien tenu et +/- régulièrement contrôlé. Une fois inscrit c'est bonnard pour une quinzaine de jours renouvelables l'été. A Paris du moins parce qu'en province c'est souvent limité à 5 jours non renouvelables.

Ces dernières années les places offertes ont beaucoup augmenté en qualité. Par contre c'est assez mal barré pour la quantité. Plusieurs centres, parisiens et provinciaux, ne pourront plus ouvrir ou proposeront moins de places et l'avenir se présente assez mal. Tu peux toujours te consoler en te disant que c'est pour la bonne cause puisqu'il s'agit de supprimer de vieux dortoirs réellement insalubres.

Mais revenons à nos moutons. Muni de ta carte de pointage toute neuve tu te présentes à 18H pour ta première nuit à l'asile. Et tu comprends le pourquoi des moutons. L'hiver, certains centres peuvent accueillir plusieurs centaines de personnes (+ de 700 pour Nicolas Flamel à Paris (1)). Courage, tu t'habitues très vite à cette promiscuité. Et en fouillant dans le tas tu retrouves fréquemment des copains perdus de vue.

Une fois rentré, direction le réfectoire. Quel qu'en soit l'agencement, tous ces bonshommes avec leurs sacs se bousculent forcément un peu, mais bon. Pas de commentaire sur la qualité de la nourriture, tu n'es pas là pour ça. C'est chaud, ça tient au corps, tu ne paies rien, qu'est-ce que tu veux de plus ?

Ensuite, la douche. La première fois, tu seras peut-être gêné de te promener à poil devant tout le monde, mais là aussi on s'habitue très vite. Ah, la première douche ! Toi qui vis encore en appart, tu ne connais rien du plaisir qu'on peut ressentir à prendre une douche. Le sexe, c'est du pipi de chat en comparaison. La différence entre l'homme et l'animal c'est l'eau chaude.

Si tu as l'oeil vif et que tu sais faire preuve de beaucoup de tact, c'est l'occasion de découvrir l'étendue des dégâts que l'exclusion provoque sur le corps humain standard. A moins qu'un corps abîmé soit un facteur d'exclusion, va savoir.

Une fois propre, tu disposes d'un peu de temps avant l'extinction des feux. Télé, cartes, bavardages ou disputes de pochards, tu choisis. Lorsque le ton monte trop des surveillants interviennent, mais dans l'ensemble le tri a été fait à l'entrée et les plus bourrés sont restés dehors.

Une journée passée à marcher à travers la ville incite au repos. On trouve de plus en plus de box en remplacement des bons vieux dortoirs. Ce n'est quand même pas des chambres individuelles et le lit est couramment à 2 étages, parfois 3 l'hiver, et il y en a au minimum 4 par box.

Des chaussettes et des slips vaguement lavés sèchent un peu partout. Certains centres fournissent des draps mais souvent tu devras te débrouiller avec une simple couverture. Pour plus de confort intellectuel évite de te demander si elles sont lavées entre deux pensionnaires (elles ne le sont qu'en fin de saison, ainsi que les matelas dans les centres les mieux tenus). En revanche, rien à dire depuis quelques années sur la propreté des locaux. Du moins à l'ouverture parce qu'ensuite cela peut se gâter.

Les ronflements démarrent de bonne heure. Ne traîne pas trop le réveil est entre 5H30 et 6H. Le matin est peut-être le plus impressionnant. Outre le fait que tu te demandes pendant quelques instants ce que tu peux bien faire dans ce gourbis, la levée des corps est homérique. Même ceux qui ont fait l'armée à la dure en conviendront.

D'abord avoir accès aux chiottes avant qu'il n'y ait plus de papier cul et qu'ils soient bouchés au papier journal. Ensuite le dégazage des bronches. Tous les toubibs diront qu'il faut arrêter la cigarette, tous les gens ayant un tant soit peu de bon sens diront que la misère n'arrange pas la santé. Enfin, quelques paranos gueulent comme des veaux car ils ont oublié qu'ils ont dépensé leurs trois francs six sous à picoler la veille au soir avant de rentrer à l'étable. En aucun cas ne se mêler de ces histoires, beaucoup ayant le réveil particulièrement agressif.

Le petit déjeuner est généralement à volonté. Pas la tienne mais celle de celui qui attend ta place. Ne te prive pas de reprendre une tartine pour autant, la journée va être longue. Puis entre 6H et 6H30 tout le monde est jeté dehors. Ceux qui ont fait du bordel se font déchirer leur carte d'accès, ils devront tenter leur chance ailleurs. Demain, car il est souvent déjà trop tard aujourd'hui pour s'inscrire ailleurs.
L'idée à l'origine de ce lâcher de fauves si matinal, été comme hiver, est que cela donne le temps d'aller se présenter pour l'embauche à la porte des usines. C'est dire si la pauvreté ne date pas d'aujourd'hui...

Dans les faits, il faut reconnaître que ces asiles remplissent correctement leur rôle dans des conditions d'accueil de plus en plus "humaines". Une fois que tu te seras un peu habitué à tes voisins de palier, tu n'hésiteras plus à t'inscrire. C'est fou ce qu'on perd vite l'habitude de dormir dehors et de puer le fauve !

Le problème de la durée limitée de séjour peut généralement être contourné en faisant le tour des divers centres d'accueil. A condition qu'il y en ait plusieurs, bien sûr. A Paris pas de problème, mais en province c'est une autre histoire. Beaucoup de villes jouent là-dessus pour décourager l'incrustation, comme ils évitent de dire.

Voilà comment ça se passe.
Aujourd'hui, chaque ville se doit d'avoir un centre d'accueil pour les sans-abri (on ne dit jamais asile de nuit pour les clochards quand on parle le politiquement correct). C'est obligatoire pour montrer que la municipalité travaille pour l'ensemble de la population. De là à trouver valorisant d'avoir plusieurs centaines de dossiers RMI à traiter, faut quand même pas trop en demander. Alors on se contente d'un seul centre. Très propre. Très bien aménagé. Très photogénique. Un centre de petite capacité, forcément. Pour pouvoir travailler plus efficacement à la réinsertion des bénéficiaires. Plus humainement aussi, car bien sûr ces gens malmenés par la vie ont droit à ce qu'on leur donne une véritable deuxième chance pour un nouveau départ, etc, etc...

Ce qui n'est pas écrit dans les reportages promotionnels des journaux locaux, c'est que le petit nombre de places implique une sélection à la tronçonneuse. L'un des principaux critères est d'avoir des attaches dans la ville, ce qui est facile à justifier si jamais un électeur posait une question déplacée. Un autre critère, plus insidieux (prononcer dégueulasse), consiste à exiger des preuves de stabilité, puisqu'il est bien sûr contre-productif de s'engager dans un travail de réinsertion si ces gens-là n'arrêtent pas de bouger.

Et la stabilité quand tu es à la rue, ce n'est pas ce que tu réussis le mieux, hein ?

Pour finir de te pourrir la vie, autant savoir dès le départ que si par miracle tu parvenais à te faire inscrire sur le rôle, tu aurais plutôt intérêt de filer droit et d'être de bonne composition. Et de la réussir du premier coup ta réinsertion. On t'a parlé d'UNE deuxième chance. Pas de plusieurs et encore moins de troisième. La langue française est très claire sur ce point, et si tu comprends déjà pas l'français, mon pôve garçon...

Le résultat le plus probable est que tu vas te faire jeter, oh pardon : tu vas partir de toi-même sur un coup de tête et foutre en l'air tout l'investissement que la ville avait consenti pour te ramener dans le droit chemin. Ingrat que tu es. Bien sûr, après un coup pareil, pas la peine de ramener ta tronche dans aucun service social de la ville. Il ne te reste plus qu'à griller le train (voyager sans billet) encore une fois...

Une autre façon de ne pas avoir trop de pauvres sur ses trottoirs consiste à compliquer consciencieusement toutes les démarches à effectuer. Délocaliser au maximum les différents services aux quatre coins de la ville, et si possible en installer au moins un dans une zone périphérique mal desservie par les transports en commun. Il est aussi facile d'instaurer des horaires adaptés. On trouve ainsi des services sociaux accessibles uniquement sur rendez-vous pris plusieurs semaines à l'avance pour des entretiens entre 10H et 11H30 uniquement, alors gaffe de ne pas oublier un papier. Et si ce n'est pas ton jour, la personne qui devait te recevoir est en congé maternité. Le coup de l'erreur de l'ordinateur est également fréquent, et de subir des délais de paiement, voire des dossiers entiers à refaire : c'est dingue ce que les ordinateurs peuvent perdre comme papiers ! Certains services ont aussi un organigramme tellement complexe que l'assistante sociale la plus compréhensive ne saura jamais vers qui t'orienter.

En ce domaine, pas de limite à l'imagination. Même plus la peine de maintenir des personnes incompétentes aux guichets ou de dresser le policier milicipal (2) à faire chier son monde.

Certains CHRS (Centre d'Hébergement et de Réinsertion Sociale) voient grand. S'ils acceptent les "passagers", ils ont aussi des prétentions de réinsertion à ton égard. Sous prétexte d'agir pour ton bien, ton séjour est dépendant de ta volonté affichée de te réinsérer. Alors sois gentil, affiche, ça fera plaisir aux éducateurs/trices et tu dormiras au chaud pendant un bon moment.

Tu auras droit de discuter de tes projets avec un/e éducateur/trice diplômé/ée d'état, ce qui ne t'engage pas à grand chose.

« C'est en CHRS qu'on rencontre le plus de violence, autant le savoir à l'avance »
Le tout est de prévoir un projet de vie. Le français moyen n'a pas besoin de connaître son avenir, mais l'exclu, lui, y est contraint. Heureusement, les éducateurs/trices expérimentés/ées se contentent de peu. Ce sont les p'tits/tites jeunes qui sont pénibles. Malheureusement, ils/elles ont rarement le temps de devenir expérimentés/ées car les ruptures de vocation sont fréquentes dans ce métier.

Le CHRS, c'est pratique pour tout ce qui est administratif. Cela va de la carte d'identité à refaire jusqu'à l'élaboration d'un compromis à propos d'amendes SNCF qui prennent vite des proportions ubuesques, en passant par la constitution d'un dossier RMI ou d'éventuelles négociations avec divers représentants de justice. Et c'est déjà beaucoup.

Le gros avantage du CHRS, c'est que tu peux t'en prendre pour 6 mois, parfois renouvelables dans certaines conditions de soumission. A toi de voir si tu as envie ou besoin de jouer la comédie pendant quelque temps, histoire de te refaire une santé.

En contrepartie, tu y trouveras une population plus jeune qu'en asile de nuit. Plus droguée. Présentant beaucoup plus de problèmes graves de comportement, d'agressivité et de troubles mentaux. C'est en CHRS qu'on rencontre le plus de violence, autant le savoir à l'avance.

Quelles que soient les préventions envers les éducateurs, il faut reconnaître qu'ils n'ont pas la bonne place. La société se débarrasse avec beaucoup de désinvolture de ceux qu'elle ne veut pas voir traîner dans ses pattes. Dans un environnement différent, les gardiens de prison connaissent également cet aspect du problème. Une vielle histoire de marteau et d'enclume semble-t-il, agrémentée de lâcheté et d'hypocrisie de la part de la société.

Un aspect méconnu des asiles de nuit et autres lieux d'hébergement c'est que, si tu es un peu attentif, tu peux y faire des rencontres exceptionnelles. C'est un bon endroit pour essayer de comprendre l'exclusion et la façon dont les concernés s'y adaptent. Les sociologues et les philosophes devraient y faire des stages plus souvent. Côté hébergés évidemment.

La concentration sur un même espace de personnes venant de tous horizons permet de prendre conscience des différents parcours pouvant mener à la rue. Il suffit d'un peu de curiosité et de beaucoup de patience. Curiosité pour oser regarder plus loin que le bord de son assiette. Patience pour laisser l'autre redécouvrir la confiance envers autrui. Jusqu'à ce qu'il raconte sa vraie vie. Ca demande du temps, mais du temps tu pourrais en revendre.

Petit truc pour discerner invention et réalité dans le discours. Quand tu perçois du soulagement dans la voix, c'est que tu viens de mettre en lumière quelque chose qui jusque là était resté soigneusement enfoui. Attention quand même, ne va pas te prendre pour ce que tu n'es pas et provoquer des catastrophes en prétendant sauver le monde. Il est très fréquent que ce secret soit une découverte pour celui-là même qui te le révèle. Alors facilite la parole, écoute et ferme-la. Tes conseils, devine où tu peux te les mettre.

Il existe en banlieue parisienne un centre d'accueil un peu particulier. Son nom officiel est CHAPSA (Centre d'Hébergement et d'Accueil pour Personnes Sans Abri, rien que ça !), mais pour les intéressés il n'est connu que sous l'appellation de «Nanterre» et ses employés sont appelés "les bleus". Ne pas les confondre avec la bande à Jacquet, il s'agit plus prosaïquement de la couleur de l'uniforme qui permet de les identifier de loin et de tenter de se défiler. C'est que Nanterre n'a pas bonne presse dans la rue parisienne.

Le but de ce centre est de fournir de force un accueil à tous ceux qui se font ramasser par la brigade de bleus lâchée dans la ville à la chasse aux clochards.

Ils ramassent donc en priorité ceux qui sont trop bourrés pour se sauver. Ou trop mal en point pour courir. Ou trop âgés pour lutter encore. La population qui s'entasse peu à peu dans le vieux bus RATP repeint en bleu CRS qu'ils utilisent est donc très haute en couleurs.

Une fois la cargaison complète, les bleus mettent le cap sur un ancien hôpital (ou ancienne prison ?) reconverti sis à Nanterre. Accueil privilégié. A savoir, une fois l'inscription terminée, douche obligatoire pendant que les fringues sont passées systématiquement à l'étuve pour épouillage. Un toubib profite de tout ce monde à poil pour jeter un coup d'oeil. C'est là que le CHAPSA a modifié le cours de l'histoire de France. L'anecdote mérite d'être connue.


A propos de santé, on rencontre également d'autres variétés de toubibs les mains compromises par le cambouis de la pauvreté, comme quoi il ne faut jamais désespérer. Mais il va falloir aller à la page ad hoc pour en savoir plus sur Médecins du monde.


Dans certains asiles de nuit, il existe deux catégories d'hébergés : les résidents et les passagers. La différence tient au fait que les résidents (il n'y a pas si longtemps on disait "assistés"...) sont embauchés et sont exemptés de la limitation de durée d'hébergement. Oh, faut pas rêver, l'embauche dont il est question n'a rien à voir avec la législation du travail. Disons qu'en échange d'un minimum de travail tu es mieux logé, tu reçois de l'argent de poche et tu peux rester plus longtemps que les 15 jours habituels.

La formule est probablement à la limite de la légalité, mais comme elle a son utilité, ne cherche pas la bagarre.

« La formule est probablement à la limite de la légalité, mais comme elle a son utilité, ne cherche pas la bagarre »
Le travail demandé consiste par exemple en ménage des locaux, en surveillance ou en coups de mains à la cuisine. Parfois, comme dans le cas du centre Nicolas Flamel à Paris, tu peux aussi être mis à disposition de la municipalité pour accomplir des petits travaux de déménagement, d'entretien et autres bricoles pour les différents services municipaux.

Etre résident peut te permettre de te stabiliser un peu, de mettre quelques sous de côté et de prendre du recul vis-à-vis de la rue. Tu peux aussi en profiter pour devenir alcoolique qualifié, mais rien ne t'y oblige. En plus, contrairement aux CHRS classiques, pas d'éducateurs sur le dos pour te pomper l'air, tu fais ta vie comme tu l'entends dans la limite du règlement intérieur.

D'autres CHRS peuvent te faciliter l'accès à un logement intermédiaire. C'est quoi ce truc ? Simple. Il s'agit d'un véritable logement (HLM ou SONACOTRA) destiné à servir de transition entre le collectif et l'autonomie. C'est que, vois-tu, vivre à la rue ou dans des asiles de nuit désapprend le savoir-vivre de tout bon locataire qui se respecte. Sans compter que ta situation d'assisté de longue date a aussi des conséquences notables sur ta capacité à retrouver un comportement de citoyen pleinement supportable par son entourage.
L'expérience a montré qu'un apprentissage +/- long était nécessaire pour passer de la rue à l'appart. Quand on vous dit que l'exclusion provoque des dégâts...

Note bien que pour passer de l'appart à la rue c'est beaucoup plus rapide car, dans ce sens, l'apprentissage se fait après coup. Sur le tas et à la dure.

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